Mercredi 12 avril 2017 -07 h 30 - est un grand JOUR, un moment particulier, car je repars en Roumanie, avec l'accord de la faculté de médecine. Cette préparation (chargement de fourgon, recherches de matériels divers) du départ a été très différente des autres préparations des déplacements parce que cela signifie aussi ma VICTOIRE (toute raison gardée) contre la maladie et ma volonté de tout détruire a été la plus forte, ce qui nous permet à Lysiane et moi de (re)prendre la route de l'Est. Le fourgon chargé se comporte très bien et il avale les kilomètres d'asphalte allègrement ! Vers 12 h 30, nous nous arrêtons à Corbeil-Essonnes sur le parking d'un super marché. En effet nous avons rendez-vous avec une partie de l'équipe des étudiants de Télécom Sud Paris. Ils sont déjà présents et nous faisons connaissance, puis rangeons avec beaucoup de précaution le fruit de leurs recherches, qui est du matériel neuf destiné au laboratoire de l'hôpital de Baia Sprie.

  

Une fois cette opération réalisée nous rejoignons " La Francilienne" direction l'Allemagne. Nous arrivons vers 18 h30 à Ludwigshafen. Nous sommes là aussi très gentiment accueillis à la caserne des pompiers, nous y passerons aussi la nuit. Notre hôte, nous invite à le suivre et garer notre véhicule devant un garage qui renferme les 20 cartons de vêtements de protection individuelle de sécurité. Lorsque j'ouvre les portes arrière du fourgon déjà bien plein, les soldats du feu disent , avec certitude que tout ne rentrera pas....! C'est bien mal me connaître !! Nous arrivons à loger à peu près 10 cartons, soit la moitié. Et puis le seul pompier encore présent, qui a résisté à l'effort propose de ne prendre que les tenues et abandonner les cartons. Je suis d'accord avec lui et nous commençons la manœuvre. Le moindre espace est alors bouché. Je vois un balai appuyer sur le mur. Je demande à ce que l'on me le confie. Étonnement de mon aide. Ce qu'il ne sait pas c'est que j'ai chargé entre les cartons et le toit du fourgon un matelas anti escarre et donc il existe un espace libre. Je mets les vêtements sur le matelas et avec le manche du balai, façon boulanger enfournant du pain, je pousse les paquets jusqu'au dernier. Voilà le tout a pris sa place et le pari est gagné ....!

  

Jeudi 13 avril 2017 nous reprenons notre itinéraire, avec un arrêt en Autriche. En effet nous avons sagement décidé de ne rien précipiter et de prendre notre temps pour arriver à notre destination finale.

Vendredi 14 avril ce sera un arrêt en Hongrie, après Budapest, dans la ville de Gödöllö, connue pour abriter le château de l'impératrice Sissi, tant aimée de ce peuple.

Samedi 15 avril le dernier tronçon de notre itinéraire, qui n'est pas le plus compliqué, du moins jusqu'à Mateszalka, car ce n'est que de l’autoroute et la circulation est presque nulle. Lysiane a décidé de conduire et allègrement prend le volant et en avant toute ... A la fin de cette portion j'assure à nouveau la conduite, parce que nous reprenons une petite route, dangereuse et encombrée qui nous guidera jusqu'à la frontière roumaine (Petea) . Cette dernière est atteinte et franchie en 7 minutes. Ce n'est pas un record mais c'est très acceptable. Nous voilà dans Notre Roumanie. Nous sommes assez émus, d'y être à nouveau et pourtant c'est la réalité. NOUS Y SOMMES!! La joie de découvrir les cigognes, debouts dans leurs nids. Perchées sur les hauts des lampadaires. Elles semblent nous souhaiter la bienvenue. Même le trafic de roulottes nous parait agréable, joyeux. Tout est différent ..! La fin du trajet est enfin là. Nous sommes attendus par notre ami Dorin PASCA à Suior, qui est devenu notre lieu d'hébergement. Notre présence à Surdesti appartient désormais au passé.

Dimanche 16 avril: Pâques, nous voulons voir et participer à cette fête dans l'église en bois de Surdesti (lieu de notre mariage en 2002). Nous ratons cette cérémonie traditionnelle car l'heure de celle-ci a été avancée exceptionnellement. Le repas pascal sera pris chez le maire de Copalnic Manastur où nous sommes conviés.

Lundi 17 avril Udatoriu, la grande fête champêtre et bucolique, avec chansons, danses et musiques paysannes de Surdesti. Ce moment est très festif et une ambiance bon enfant y est obligatoire. Je m'aperçois du regard des personnes qui discrètement me dévisagent. Oui mon aspect extérieur a changé (plus de cheveux longs). Je sens bien là des interrogations à mon égard. Personne n'ose vraiment venir vers moi. Par le fait de ne pas savoir quoi dire, quoi faire. Les rares personnes proches, s'y risquant abordent une attitude maladroite, prudente surtout ne pas lui faire mal, pensent-elles. Je les rassure avec des mots positifs. Je précise que tout va bien mieux. Les larmes ne sont pas absentes de ces moments de reprise de contact.

Mardi 18 avril Nous allons pouvoir commencer les distributions, ce n'est pas trop tôt. C'est période de fêtes religieuses où tous les activités sont inexistantes expliquent pourquoi nous prenons notre temps pour le voyage. C'est donc la mairie de Sisesti qui inaugure les dons. Nous équipons les pompiers volontaires de vêtements, qui sont très appréciés.

  

puis c'est le tour des couches pour adultes, des fauteuils roulants, des chaises percées et des matelas anti escarre qui disparaissent de notre véhicule...

   

pour terminer avec les diabétiques. Lorsque je rentre dans la salle un silence glacial m'enveloppe. Personne ne dit plus rien. Je m'avance et je vois des femmes qui tentent de se lever, mais le geste parait impossible, trop de pudeur, d'appréhension, alors je les invite à venir vers moi. Ce qu'elles font aussitôt en me prenant dans leurs bras et en m'embrassant. C'est une scène très touchante qui prouve l'importance de ma présence depuis plus de 15 ans de soin pour certains (es) malades. Les larmes là aussi ne sont pas loin.

  

nous offrons la prothèse mammaire et le soutien gorge à une femme qui a subi l'ablation d'un sein suite à un cancer. Elle est bien sûr ravie et surprise de ce "cadeau", car j'avais gardé le silence. L'année dernière je n'avais pas su l'écouter, alors je devais absolument accéder à sa demande d'aide particulière, mais aussi exceptionnelle et rare.

  

Mercredi 19 avril direction Gosii Tiblesului, là aussi les soldats du feu reçoivent leurs tenues de sécurité après les avoir essayées (comme cela se fera, à ma demande dans toutes les mairies). Puis c'est le déchargement des couches, des matériels orthopédiques.

  

Après nous partons vers Magureni pour y laisser des pansements et autres gaze, bandes et produits absorbants pour les ulcéreux.

Jeudi 20 avril C'est Copalnic Manastur qui nous accueille. Les pompiers volontaires adoptent parfaitement leurs nouveaux vêtements de sécurité. Le mobilier pour le cabinet de stomatologie est descendu du fourgon pour être livré au dispensaire. Je suis étonné du peu de besoins de cette municipalité, mais comme j'ai envoyé plusieurs messages de relance, je ne m'interroge pas plus que çà.

  

La surprise du jour c'est la neige qui nous rend hommage...

  
  

Vendredi 21 avril Baia Sprie je fais la connaissance de la nouvelle direction de l'hôpital, mise en place depuis novembre 2016.

  

C'est à la mairie en présence des autorités locales que se déroulent une petite cérémonie officielle en mon honneur .

  

Ensuite nous partons vers l'hôpital.

  

Nous procédons à l'habillage des derniers pompiers volontaires : EN TOUT CE SONT 60 BÉNÉVOLES QUI SONT DÉSORMAIS EFFICACEMENT PROTÉGÉS CONTRE LE FEU.

  

Les portes arrières du fourgon grandes ouvertes voient les différents cartons prendre la direction de l'entrée de l'établissement de soin. Je recommande la plus grande des prudences concernant la manipulation des cartons qui renferment le matériel et consommables destinés au laboratoire. Les différents appareils (E.C.G., pousse seringue, stéthoscopes, appareils auditifs et toutes les prothèses orthopédiques) sont pris en charge, ainsi que les 500 kg de peinture. La directrice nous fait ensuite visiter les lieux. Les avancées sont assez remarquables. Elle souhaite faire exécuter les travaux plus rapidement. Dehors des peintres s'activent sur la façade.

  
  

Samedi 22 avril nous avons un entretien , à Copalnic Manastur avec le professeur de Français Ioan BOTA. Je lui confie mon étonnement du peu matériels souhaités par la mairie. Il me fait savoir qu'il a rédigé avec l'aide du médecin une liste qui a été confiée à la secrétaire du maire et dont j'étais le destinataire. Je suis interloqué par cette réponse car je n'ai absolument rien reçu comme mail. Pour que cette situation soit éclaircie et qu'elle ne laisse pas de place à interprétation, je demande à Ioan de bien vouloir téléphoner au maire pour avoir des explications nettes. Je ne voudrais pas qu'un vent mauvais de rumeurs perfides annonces que c'est Loïc THETIO qui ne veut plus donner. Quelques temps après nous avons la réponse à cette énigme. La liste a bien été confiée à la secrétaire de la mairie. Elle a bien rédigé cette demande mais ne me l'a pas envoyée. Le message a été retrouvé dans son ordinateur. Nous évitons des histoires inutiles et la situation est parfaitement claire.

Dimanche 23 nous sommes pris en charge par les élus de Baia Sprie et nous participons à pas moins de 10 manifestations en tant qu'invités. Journée épuisante.

Lundi 24 avril à 12h00 nous sommes attendus à l'hôpital de Baia Sprie avec l'équipe de direction afin de donner des interviews aux médias locaux. La directrice précise que sans l'aide de notre association rien n'aurait pu être entrepris ni réalisés du côté roumain tant les efforts étaient importants et l'endroit ne serait que ruine.

  
  
  

Elle donne ensuite les chiffres de fréquentation de l'hôpital au 31 décembre 2016:

37 000 patients ont reçu des soins.-12 spécialistes.- 7 généralistes. - 2 dentistes. - 1 laboratoire. - 12 services fonctionnent. (gynécologie-obstétrique, gastro-entérologie, médecine générale, ophtalmologie, chirurgie entre autres)- les services de cardiologie et l'urologie sont exploités depuis le début de l'année 2015. - 5 médecins assurent les gardes 24h/24. sans oublier les personnels administratifs et techniques embauchés. Nous faisons entièrement confiance à cette manager qui incontestablement veut aller de l'avant mais pas sans nous. Nous l'a rassurons à ce sujet que notre tache n'est, ici pas complètement terminée !

Mardi 25 avril nous nous trouvons une nouvelle fois à Copalnic Manastur où nous laissons des paquets de couches pour adultes et des bandelettes, ainsi que des lecteurs de mesures de la glycémie destinés aux diabétiques. J'ai pris pour habitude de toujours conserver, dans le fourgon en réserve quelques produits en prévision de mauvaises surprises. Une fois de plus, hélas je n'ai pas eu tort !!

Mercredi 26 avril nous nous accordons une journée découverte du Maramures, bien méritée .

  

Jeudi 27 avril de retour à Grosii Tiblesului nous laissons un reliquat de couches pour adultes. Des ulcéreux de Coas recevront aussi des pansements.

Vendredi 28 avril réunion à la mairie de Sisesti pour évoquer la prochaine action. Les besoins me semblent toujours aussi importants.

Samedi 29 avril nous préparons notre retour et faisons quelques emplettes à Baia Mare, la ville préfecture de la région du Maramures.

Dimanche 30 avril nous quittons notre logement de Suior. Arrivés à la frontière roumano-hongroise, nous attendons, étonnamment 30 longues minutes. La raison ne nous sera jamais donnée. On nous demande d'ouvrir l'arrière du fourgon pour vérification. RAS, Voilà un endroit qui ne fonctionne vraiment pas ou très mal et depuis toujours ...! Nous franchissons la Hongrie et surtout Budapest facilement. Il n'y a pas de circulation et le soir nous nous arrêtons en Autriche.

Lundi 1er mai Direction l'Allemagne et en Bavière nous subissons un contrôle douanier. Rien à signaler alors nous circulons. Nous conduisons sous une importante averse de neige, qui nous accompagnera une bonne partie de notre trajet. Quel plaisir !

Mardi 2 et mercredi 3 verront la traversée de la France et nous arrêtons notre fidèle "Sprinter" au Fort Bloqué vers 17 h 30.

A NOTER : A LA FRONTIÈRE IL Y AVAIT BEAUCOUP DE POLICIERS, GENDARMES et DOUANIERS ET PAS UN SEUL NOUS A DEMANDE QUOI QUE CE SOIT.

CONCLUSION : Le 1er voyage après les dures épreuves de santé de 2016, nous a fait beaucoup de bien et il était nécessaire, surtout que ma santé est bonne.

Les plus : l'hôpital de Baia Sprie. L'implication de la nouvelle direction. Les équipements fournis toujours et plus performants.

Les moins : toujours être vigilant sur les demandes et contrôler l'efficacité des maires, demandeurs mais aussi absents dans la dernière vérification, ce qui ne devrait pas être le rôle de notre association. La direction du laboratoire HARTMANN ne souhaite plus offrir des couches aux associations. A SUIVRE.

PROCHAIN DEPART : SEPTEMBRE 2017