28 ANS DE PRÉSENCE EN ROUMANIE ET 80EME ACTION.

Comme il n'y a rien de nouveau à l'Ouest, le 26 avril au matin nous décidons de mettre cap vers l'Est. La France est traversée sans problème. Arrêt le soir en Allemagne.__.

Le dimanche 27 le moteur du fourgon vrombit à nouveau pour nous emporter encore plus loin. Il n'y a pas trop de circulation sur la route rhénane. Pas non plus de camion, c'est mieux pour la sécurité. C'est penser un peu trop vite car à proximité de Nuremberg, énorme bouchon. L'autoroute est bloquée sur les deux voies dans notre sens. Nous devrons attendre 2 longues heures avent de repartir. Nous essayons de comprendre cet arrêt. Aucune trace d'accident n'est visible. Nous nous demandons pourquoi cette si longue attente. En tout cas, aucune anomalie ou trace quelconque ne sont perceptibles. Mystère... Désormais nous sommes dans l'obligation de récupérer le temps perdu et surtout les kilomètres. Je sens que notre véhicule est un peu plus rapide. L'Allemagne est vite franchie. L'Autriche nous accueille et le bord du Danube n'est plus à la découverte. Tant bien que mal la frontière hongroise est passée et nous arrêtons le moteur à Mosonmagyarovar pour une nuit de repos.

Lundi 28, le soleil va nous accompagner toute la journée. Nous roulons sur les autoroutes magyars et la circulation est carrément nulle et le sera de plus en plus en direction de l'Ukraine. Arrêt habituel à la frontière roumaine de Petea. Bien que nous soyons le lundi de Pâques, nous devons attendre à peu près 15 minutes, pour rien.....! Enfin nous y sommes en ROUMANIE. Vers 17h30 nous nous stationnons sur le parking de la mairie de Baia Sprie où après un appel téléphonique à notre ami Dorin PASCA, il nous rejoindra pour nous guider vers notre hébergement. Nous passerons la soirée chez lui. En arrivant dans cette localité, je dois avouer que je suis très pressé de voir le bâtiment de l'hôpital qui devait recevoir un toit neuf en octobre 2018. Miracle et émerveillement les travaux ont été effectués et un superbe "chapeau" neuf coiffe la partie supérieure de l'établissement. Je suis très satisfait de ce que je découvre.!

 

Le mardi 30, j'apprends que la semaine commencée est consacrée aux festivités post-pascales. C'est-à-dire que personne ne travaille. C'est très agréable d'apprendre pareille nouvelle, car et comme d'habitude, j'ai élaboré depuis la France les jours et heures de distributions des dons en précisant bien que les mairies bénéficiaires me fassent savoir si cette organigramme pose problème.... ou pas!. Aucune réponse contradictoire ne m'est parvenue. Nous sommes dans l'attente d'un appel téléphonique qui viendrait de la mairie de SISESTI, qui est en tête de liste. Nous ne savons pas quoi faire. Le temps passe et une heure avant le commencement d'attribution nous recevons enfin cet appel tant attendu qui nous prévient que le rendez-vous est maintenu. Nous nous dirigeons vers cette localité où nous sommes, bien sûr espérés par les malades nombreux. Nous descendons les premiers colis et matériels orthopédiques et les donnons à leurs nouveaux propriétaires.

 

Mercredi 1er mai, même en Roumanie c'est la fête du Travail, alors nous sommes encore au repos forcé ....!__

Jeudi 2 mai, nous avons une réunion à la mairie de Baia Sprie, en présence du vice-maire, du directeur de la maison des personnes âgées de cette localité. Dorin Pasca est aussi présent.

 

La discussion porte sur la réhabilitation de cet endroit, qui vieillit aussi très mal. La rénovation comporte plusieurs problèmes. Repeindre l'intérieur (chambres et couloirs) pour cela nous avons besoin de posséder un plan des lieux qui m'est remis par le directeur. Ce document servira à notre donateur en Bretagne à évaluer au plus près la quantité de peinture nécessaire. Le chantier est estimé à plus de 4 000 m2. Cet objectif ne se fera pas en une seule fois, c'est évident....!

 

A la fin de cette entrevue je distribue au premier adjoint pour la mairie et à Dorin en tant que président de l'association Medspria des documents photocopiés qui contiennent les Actes de donation (+les acceptations de ceux-ci) des 14 actions qui ont été menées depuis septembre 2012 jusqu'à septembre 2018 pour la réouverture de l’hôpital. Chaque exemplaire mentionne et d'une façon très complète les inventaires de tous les matériels, appareils, mobiliers, peinture etc...(en précisant le lieu de certains dons qui ont été détournés..!)

 

Puis je décide et à la surprise générale de visiter les locaux hospitaliers, de la ville qui ont été aménagés et qui abritent maintenant , entre autres, le laboratoire.

 

En compagnie des édiles municipaux nous rejoignons la polyclinique. N'étant pas annoncé, je m'attends à quelques surprises... Effectivement elles se produisent. A chaque étage et dans les couloirs, de nombreux patients attendent pour des visites auprès des médecins de famille ou des spécialistes.

 

__ Nous visitons ensuite le laboratoire, dans lequel je reconnais moult matériels offerts,

 

ainsi que le service de kinésithérapie.__

 

Tout ce que nous découvrons nous remplit de bonheur. Notre travail n'a pas été inutile, bien au contraire.....! Je peux même affirmer que c'est un véritable succès.

Nous prenons congé des nos interlocuteurs, pour nous rendre à la mairie de Copalnic Manastur. Sur place, le maire, son adjoint ainsi que notre ami Ioan Bota, ont sorti leurs costumes, cravates. Premier étonnement de notre part. Puis un officier de communication en tenue officielle, appartenant à la brigade des pompiers de Baia Mare vient nous saluer. Deuxième étonnement.... Le maire nous invite à monter dans sa voiture pour nous rendre dans un lieu inconnu. La distribution se fera par la suite d'un événement particulier (?). Il arrête le véhicule dans une rue où les pompiers volontaires, aussi en tenue, nous attendent. Le camion de lutte contre les incendies est lui aussi de sortie, stationné devant un local qui m'est présenté comme étant la caserne (neuve) des soldats du feu et sur le mur est accroché un grand drap blanc. Les conseillers municipaux sont également présents et d'autres notables du coin. Nous nous rangeons à côté des ces invités et le maire ceint de son écharpe tricolore m'invite à le rejoindre. Nous formons une ligne devant le bâtiment et le maire me demande de tirer avec lui la petite ficelle qui retient encore le drap. Nous nous exécutons, puis__ je lis la plaque.

 
 

Ma surprise est énorme puisque ce lieu de secours porte mon nom. Émotion, congratulations et discours s’enchaînent. C'est vraiment la journée des grandes surprises . Je suis encore un peu plus présent sur place désormais et j'en suis fier !. __

Un diplôme d'Excellence m'est remis à la fin de cette cérémonie. Dessus est écrit : Accordé en signe d'appréciation pour ses services humanitaires et son implication active dans la vie de la commune.

 

Après cet événement exceptionnel nous procédons au déchargement des "cadeaux" comme convenu à notre arrivée.

 

Vendredi 3, c'est un déplacement (long à cause de la route défoncée) vers la mairie de Grosii Tiblesului. Une fois encore nous descendons les dons à la "Maison de jour" qui reçoit aussi des malades et des handicapés.

 

Pas grand chose à signaler, si ce n'est que la commande caritative pour le mois de septembre prochain est enregistrée. Je déplore que nous ne voyions jamais la médecin dans cette localité, ce qui ne facilite pas la quantité des matériels spécifiques à confier pour les diabétiques. Ce qui est laissé sur place est toujours à mon gré. Ces décisions sont très approximatives, parfois superflues. Je souhaiterais avoir des directives de la doctoresse pour une orientation plus claire, nécessaire et judicieuse. Ces initiatives ne devraient pas être de ma seule volonté.

Samedi 4 et dimanche 5 : REPOS.

Lundi 29, une nouvelle réunion est fixée avec la direction et le personnel médical de la maison des personnes âgées de Baia Sprie (80 lits). Il nous est rapporté le manque cruel de matériel médical divers dans cet établissement. Je prends note des doléances. La demande est très importante (trop), je verrai ce qu'il est possible de faire. Une visite des lieux achève notre entretien. Ce que je vois me ramène brutalement 25 ans en arrière. Les portes des chambres s'ouvrent partagées par 8 pensionnaires. Les murs sont délabrés. Une odeur agressive, âcre me suffoque. Je prends rapidement une photo car j'ai besoin de les montrer à notre donateur de peinture en Bretagne.

 

Les couloirs sont très longs et le plafond est à 3,50 m du sol.

C'est vraiment un très gros chantier qui nous attend là encore, mais nous sommes dans l'obligation d’exécuter ses travaux, afin d'apporter un mieux être à toutes ces ombres fantomatiques que je croise. Un signe de dignité rendu à des êtres humains, qui semblent tellement abandonnés. Je dois rendre hommage aux quelques femmes de santé qui œuvrent dans cette misère. Elles font un travail, quotidien remarquable. Elles se plaignent de douleurs dorsales assez fortes. En effet lorsque il faut refaire le lit d'un malade complètement immobile, végétatif, il est alors absolument nécessaire de manipuler ce corps sans vie. Il faudrait que je trouve 3 ou 4 lève-personnes pour améliorer les conditions de travail. J'en ai assez vu.... Il faut maintenant s'occuper du déchargement, ultime du fourgon. Nous offrons des matelas anti-escarre (28 en tout).

 

__ puis des produits liquides désinfectants et hygiéniques

 

et nombreux autres lots de ménages (gants à usage unique) sans oublier les fauteuils roulants, les déambulateurs etc..... qui sont soigneusement rangés dans une pièce. Dans ce lieu de stockage je m'adresse au personnel en les invitant à utiliser le plus rapidement possible tous les produits amenés et non pas à les conserver comme des reliques. Je leur précise que j'en apporterai encore au mois de septembre 2019.

Les 7, 8 et 9 mai verront se dérouler des réunions avec les maires de Copalnic Manastur, de Grosii Tiblesului et de Sisesti, qui affinent les demandes de dons pour notre prochaine "croisade" 2019. C'est surtout le matériel orthopédique en tout genre qui est sollicité. J'explique qu'en France et dans ce domaine il y a de plus en plus de propositions de location, ce qui raréfie les possibilités . J'insiste sur le fait que les services sociaux municipaux doivent obligatoirement recenser et récupérer les matériels dès lors qu'un utilisateur décède. Ceci pour éviter un risque de pénurie dans un futur proche, qui nous mettrait dans l'incapacité de fournir les demandes. C'est aussi une forme de mise en responsabilité du suivi des donations. Les receveurs locaux ne sont pas habitués à ce genre de comptabilité apparemment ...! Désormais ils savent que notre association ne pourra plus tout faire ...! En ce qui concerne les diabétiques nous pouvons encore gérer les demandes.

Vendredi 10, nous ferons un dernier "cadeau" sous la forme d'un fauteuil roulant à COAS. Notre fourgon donne des signes de fatigue. J'ai de plus en plus de mal de problèmes pour le démarrer. Il va être confié à un garagiste local qui va le remettre en état de fonctionnement. C'est du moins ce que nous croyons...! Nous préparons nos valises car le départ est proche.

Samedi 11, nous prenons le petit déjeuner avec Dorin et Tibi (le 1er adjoint). Ceux-là sont fidèles et ils nous ont bien aidés durant cette dernière campagne. Nous prenons la route vers l'ouest. Il fait beau. Cette précision est importante car le séjour a été très maussade, pluvieux et même ...neigeux. Nous arrivons à la frontière romano-hongroise et nous devrons attendre 1 heure pour franchir cet obstacle. TOUJOURS AUSSI PÉNIBLE. Nous avons effectué moins de 100 kilomètres en 3 heures de route. Enfin l'autoroute est en vue. Nous faisons une pause sur une aire de repos. Je coupe le moteur. Cet arrêt je vais le payer cher. Au moment de repartir le moteur refuse de se mettre en marche. La clé de contact est bloquée et le levier de vitesse ne réagit plus. Plusieurs essais s'avèrent tous infructueux. J'insiste encore et encore, jusqu'au moment où enfin tout se débloque et nous pouvons de nouveau rouler. Pour que pareils désagréments ne se reproduisent plus, je décide de laisser le moteur tourner en permanence lors des arrêts casse-croûte ou pleins d'essence. L'Autriche nous offre ses routes. Le temps change et le ciel noircit. Une pluie de grêle violente s'abat sur la carrosserie de notre véhicule et la température extérieure chute énormément. Nous connaissons souvent les caprices du temps dans ce curieux pays. Le soir nous faisons halte dans une petite ville située au-dessus du Danube dans un restaurant hôtel dans lequel j'avais pris soin d’effectuer une réservation. Nous sommes reçus par une dame. Elle nous demande ce que nous désirons .? Nous nous présentons et souhaitons regagner la chambre louée. Elle est rejointe par un homme jeune, rondouillard, qui est le chef de la Gasthof. Il nous dit péremptoirement que son établissement ne possède pas de chambre et que de ce fait aucune réservation n'est établie à notre nom. C'est curieux mais je sens qu'il m'énerve déjà. Je sors de mon sac la réservation imprimée sur une feuille de papier. Il regarde cette preuve avec beaucoup de suspicion... Et au bout de quelques minutes il reconnait la véracité de nos paroles et donne la clé ..... d'une chambre. Le soir au dîner il vient s'excuser pour ce fâcheux incident. Il a l'air complètement idiot, c'est peut-être naturel dans ce pays ...!

Dimanche 12, toujours le mauvais temps et autant de problème pour le démarrage du moteur. Nous longeons le fleuve Danube jusqu'à Linz et encore après direction Passau en Allemagne. Tout se déroule normalement. La circulation est très fluide. Nous ne sommes pas pressés et décidons de suivre le Neckar. Nous allons passer la nuit à Hessheim en Rhénanie Palatinat. Dans cette ville nous garons le fourgon à proximité de l'auberge dans laquelle notre réservation est réelle.

Lundi 13, nouvelle difficulté pour lancer le moteur, quand celui-ci , enfin consent à ronronner je téléphone à Mercedes assistance pour qu'il nous indique une concession de la marque. Notre correspondant nous indique une ville : Frankenthal et une rue : Heissheimer strasse. Nous en sommes à moins de 3 kilomètres. Nous connaissons aussi parfaitement ce garage. Dans lequel nous nous rendons aussitôt. Nous sommes pris très rapidement en charge par deux employés super sympas. Ils branchent la valise qui va pronostiquer la défaillance. Rapidement elle est trouvée. Il s'agit d'un condensateur électrique qui a décidé de nous ennuyer. Le chef mécano procède à l'ablation et fièrement nous montre l'objet. Avec un tourne vis il fait sauter l'enveloppe et nous fait constater qu'un fil, relativement épais est sectionné ou fondu. Voilà la cause de nos ennuis. Rapidement remis en place le nouveau condensateur fait immédiatement démarrer le moteur. La panne est ainsi définitivement et surtout très rapidement réparée. Nous remercions chaudement ces personnes efficaces et désirons nous acquitter du montant de la réparation. Le chef nous assure que ce dépannage est pratiqué à titre gracieux et il nous souhaite bonne route. Un petit "pourboire" est offert à ces deux garçons. Tout semble fonctionner normalement. Les démarrages moteur se succèdent sans aucun souci. Nous arrivons à Fort Bloqué à 1 heure du matin ......!

CONCLUSION :

Le positif : l'activité sanitaire, réelle de l'hôpital de Baia Sprie.

L'ouverture d'un nouveau bâtiment appelé "Centre Social" qui héberge le service " Femmes battues". Il est opérationnel.

 

Enfin une semaine de contrôles médicaux (divers spécialisations) offerts GRATUITEMENT aux enfants et adultes de cette même ville.

 

Le négatif: l’inexistence totale de certains maires.

Le peu d’intérêt de "certains" amis de longues dates qui ne se soucient en aucune façon de savoir si nous avons un hébergement lors de notre déplacement, ni même se posent pour eux la question de subsistance.

PROCHAINE AVENTURE : SEPTEMBRE 2019.