Solidarité PloemeuRoumaniE

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mercredi 3 mai 2023

ACTION HUMANITAIRE DU 13 AVRIL AU 1er MAI 2023. (5830 Km)

Jeudi 13 avril nous quittons Fort Bloqué pour le 85ème voyage vers l'Est. Nous traversons La France, en région parisienne il faut, déjà, refaire le plein. Hélàs le gasoil n'est pas livré et plusieurs stations ont fermé les pompes. Nous parvenons, quand même à en trouver...ouf. La pluie tombe sans discontinuer et ce sera ainsi jusqu'en Allemagne, où nous ferons une halte pour la nuit.

Le lendemain matin, vendredi 14 nous franchirons ce pays. La circulation est très dense, beaucoup trop de camions, mais aussi de "gros bouchons" à Kaiserslautern, d'abord puis à Nüremberg. Plaies des autoroutes et des automobilistes... L'Autriche nous reçoit, une seule chose à signaler, le temps est toujours égal à lui-même dans ce pays ...pluie et en arrivant sur la capitale Vienne, il neige ! Avant de passer la frontière hongroise il faut remplir, encore le réservoir du fourgon. Il fait très froid. Il pleut toujours et il y a du vent. Encore 80 kilomètres et nous nous arrêtons pour la nuit.

Samedi 15 encore une longue journée de conduite en perspective. L'autoroute nous emmène vers Budapest . Nous traversons cette capitale assez facilement. Les rues de cette ville sont pavées, quand il n'y a pas de trous dans la chaussée... Nous la laissons, avec joie, derrière nous. Nous roulons désormais sur l'autoroute, vers l'Est de plus en plus. La conduite des Hongrois est très dangereuse. Ils n"hésitent pas à dépasser par la droite, par exemple. Ou d'utiliser les appels de phares et autre klaxon car un autre véhicule effectue un dépassement devant eux...! 350 kilomètres plus tard, nous quittons l'autoroute, pour circuler sur des routes départementales catastrophiques. Notre calvaire va durer 50 kilomètres, soit plus d'une heure pour arriver, enfin, à la frontière hongro-roumaine. Endroit idyllique : des files, très longues de voitures et autres = 1 heure d'attente. Puis contrôle des papiers par un très sympathique fonctionnaire magyar, qui se permet d'autorité d'essayer d'ouvrir la porte latérale, bloquée, du fourgon. Son geste constitue déjà un ABUS DE POUVOIR. Il aurait pu me demander d'ouvrir les portes de l'arrière du fourgon pour effectuer son contrôle visuel. Sa tentative d’ouverture a déclenché le témoin lumineux au tableau de bord . Nous devrons rouler ainsi. Et voilà la "police aux frontières roumaine". Et ça continue ... Cette fois, le zélé, après vérification des "papiers" me demande les factures des dons... Incroyable ! Je passe la suite car elle ne vaut pas la peine d'être racontée. Et c'est reparti sur les très confortables routes, vers 17h00, nous stoppons le fourgon sur le parking du centre médical de Sisesti. Le maire, le vice-maire et les conseillers locaux sont présents, quel honneur. La vérité, c'est que ce petit groupe attend un diplomate français qui arrive de Bucarest. C'est l'ambassadrice de France en Roumanie, avec laquelle je suis en contact, qui a délégué ce monsieur* dans le but de constater l'implication de notre association en Maramures, suite à l'invitation formulée par la mairie. Nous attendons ce visiteur, qui arrive vers 19h30. Il se présente au groupe comme étant conseiller de coopération et directeur général de l'Institut français en Roumanie. Après les échanges de bienvenue, tout le monde se dirige vers le centre de soins de Sisesti pour cette visite inaugurale. Ce lieu a été ouvert il y a deux mois et a reçu toutes les autorisations nécessaires pour ce faire, émanant du Ministère de la Santé mais aussi de la caisse d'assurance maladie de Baia Mare. Sans celà, il ne pouvait pas recevoir de patients. Nous passons de la salle d'attente,

 

aux services : de médecine générale,

 

d'échographie

 

et de kinésithérapie en présence du praticien.

 

Monsieur* Chiappone-Lucchesi semble impressionné et satisfait par ce qui lui est présenté. Nous nous séparons pour une nuit de récupération méritée.

Dimanche 15 nous nous retrouvons en ce jour de Pâques à l'église en bois de Sisesti pour la bénédiction des paniers remplis et décorés pour la circonstance.

 

(Ci-dessous l'article écrit par Alexandru Ruja du journal Graiul Maramuresului du 19.04.2023.)

" Puis, dans la foule, presque perdu, cachés dans l'anonymat, j'ai retrouvé de nobles visages familiers. Sans fard, sans premier rang, sans figurer au présidium, il y a l'infatigable Loïc Thétio, le Roumain de l'Atlantique, qui a suivi le travail et la journée. C'est la 32e année consécutive en Roumanie, avec les aides. Et si ça vous parait démodé, y compris le mot "AIDER", Sisesti a récemment ouvert, assez silencieusement et surtout très discrètement, un centre médical rénové, avec 90% d'équipement apporté par Loic... un centre qui a l'air un peu mieux que l'hôpital voisin de Baia Sprie, pour être juste ! Mais pour Loïc, un autre invité s'est présenté à la fête... Il s'agit de Julien Chiappone-Lucchesi, de l'Ambassade de France en Roumanie, directeur général de l'Institut français ! "Je suis ici à Maramures pour la première fois, contrairement à mon compatriote, le généreux Loïc, qui vient depuis... 32 ans ! Mais nous avons une étroite collaboration dans le domaine culturel avec votre pays, à Cluj, Sibiu, Bucarest. Je représente l'Institut français de Roumanie, nous avons des projets ensemble. Je suis venu voir la beauté des lieux, des gens, la préservation des traditions.Cependant, l'Ambassade de France a tendance à s'appuyer non seulement sur la connaissance du pays en général, mais aussi sur les régions et la coopération entre les régions... la nôtre et la vôtre. C'est ainsi qu'est née la collaboration avec la Bretagne. Quant à Loïc Thétio… que puis-je dire ? C’est formidable c'est impressionnant ce qu'il fait !", nous dit l'officiel."

Le repas pascal qui attend dans chaque maison, séparera tous les fidèles. Quant à nous nous sommes invités dans une autre municipalité pour écouter un concert.

Lundi 17 c'est la fête agraire "Udatoriu", qui se déroule à Surdesti et rassemble un public très nombreux et joyeux. Pour la circonstance nous devons nous prêter à un petit discours et en langue roumaine de préférence... !

 

Dans l'après-midi Julien nous quitte. Il doit retourner à Bucarest. Je me réjouis de sa présence et de tout ce qu'il a su apporter comme fraîcheur dans cette nouvelle expérience qu'il a vécue. Un grand merci à lui.

Mardi 18, centre d'accueil des réfugiés(es) de Sighet : Nous sommes attendus par le responsable le Pope DAN Lucian et les sœurs de la congrégation.

 

Nous sommes bientôt rejoints par des mamans ukrainiennes réfugiées avec leurs enfants. Ces derniers reçoivent une éducation scolaire de la part des religieuses. L'école est obligatoire pour les petits.

 

Puis nous offrons les différents dons hygiéniques, de soins, alimentaires, vestimentaires etc... Cette donation est le fruit de la collecte réalisée au magasin LECLERC de LANESTER (voir plus bas)

 

Le pope gréco-catholique DAN Lucian responsable du camp de réfugiés de Sighet, se félicitait que nos distributions caritatives se fassent ainsi et nous confiait tout en le déplorant que les envois, non contrôlés, envoyés directement en Ukraine peuvent favoriser la corruption et les trafics divers et que ces dons n’arrivent pas aux personnes nécessiteuses. Lui et son équipe sont très attentifs à ce phénomène.




Mercredi 19 Mairie de SISESTI : Nous déchargeons les protections urinaires diverses pour adultes, ainsi que les appareils orthopédiques (fauteuils roulants,chaises percées, cannes anglaises.)

 

Avant de procéder à la distribution des couches et autres alèses.

 

Deux tuyaux incendie, pour le camion de pompiers, ont été livrés et seront placés en réserve.

 

Enfin nous visitons la salle d'attente du centre de soins. Chaque jour ce sont entre 70 et 100 patients qui attendent une visite avec un des deux médecins généralistes. (un 3ème souhaité peut s'installer immédiatement).

 

Jeudi 20 Mairie de Gosii Tiblesului : recevra les mêmes produits que ceux ci-dessus énumérés, mais en plus des déambulateurs et des cartons de consommables divers de soins.

 

et de la peinture pour repeindre l'école.

 

Vendredi 21 Mairie de Copalnic Manastur : La donation est identique aux 2 autres , mais en plus il y a un lit médical électrique neuf et complet !

 
 

et enfin le matelas anti escarre, que j'avais chargé car personne n'y avait pensé...!

 

Dans cette localité nous rendons visite à notre 10ème cabinet dentaire qui a ouvert fin 2022. Les "clients" sont très nombreux et notre médecin est très satisfait du résultat.

 

Samedi et dimanche : REPOS !

Lundi 24 Coas et Magureni dans ces localités se sont les ulcéreux qui reçoivent tous les produits nécessaires à soigner leur pathologie (gaze absorbante, bandes, désinfectants etc...)

Mardi 25 nous avons eu connaissance de réfugiés qui demeurent et travaillent à Copalnic, aussi nous leur avons réservé des produits d'hygiène, de soins, alimentaires mais aussi des vêtements. Ils n'ont pas d'argent. Bien souvent les familles sont restées en Ukraine. Le tragi-comique de leur situation est que tous les 3 mois, ils retournent dans leur pays d'origine afin d'obtenir ... un visa (titre de séjour) qui permet de revenir pour 90 jours en Roumanie ! Pour des réfugiés....l’administration est toujours aussi généreuse et efficace. Quelle blague !

 

Vendredi 28 nous quittons notre "résidence". Direction l' OUEST. La frontière nous réserve, encore, une surprise. Il y a encore et toujours énormément de véhicules (voitures, bus, camions etc) et ce sur 10 files. Nous attendrons une heure et demie pour sortir d'abord de Roumanie puis d'entrer en Hongrie. Par des fonctionnaires hongrois nous sommes soumis à un contrôle d’identité. De plus ils photocopient tous "les papiers" (permis de conduire, C.N.I., passeport, assurance) La libre circulation d'un ressortissant européen est bafouée. Je me pose la question de savoir si cette façon de faire est légale ? Bref nous reprenons notre itinéraire et envisageons de traverser la capitale magyar. Un vendredi matin je devine que le passage devrait être facile. Eh bien, pas du tout ! Si les deux tiers, intramuros, se passent bien, le 3ème tiers est complètement embouteillé. Il y a des voitures dans tous les sens. Nous avons à la rapidité d'une tortue et arrivons enfin à hauteur d'un grand carrefour qui est barré par une voiture de police. L'avenue, devant nous qui est notre itinéraire habituel, est complètement vide de voitures. Les deux policiers nous intiment l'ordre de partir à droite. Bien sûr sans aucun renseignement possible. Il faut que je me repère et surtout pour rejoindre ma direction je dois toujours tourner à gauche ! A l'arrêt à un feu nous sommes dépassés par des motards et des voitures toutes sirènes hurlantes et gyrophares en action. Nous ne comprenons toujours pas. Je réussis malgré tout à me repérer et je retrouve le pont sur lequel nous devons passer pour revenir sur la "bonne route". Après et encore une heure et demie d'effort, dans les faubourgs de Budapest, j'aperçois des drapeaux (jaune et blanc) avec au centre une tiare et des clefs entrecroisées. J'en déduis qu'il s'agit d'une visite d'une personnalité du Vatican. En effet nous apprendrons plus tard qu'il s'agissait du Pape qui était présent. Niveau organisationnel tout est vraiment en-dessous du raisonnable. Le bordel à l'image de ce pays.... Après deux jours de voyage nous regagnons Fort Bloqué le lundi 1er mai.

CONCLUSION : Si cette 85ème action humanitaire a été pour nous remplie, en revanche nous regrettons amèrement et de plus en plus l'absence de certains maires. Le manque de communication totale ou partielle, incompréhensible. Des administrés de plusieurs localités qui nous déclarent ne pas savoir qu'un centre médical a ouvert, qu'un journaliste l'écrive également dans son article (voir plus haut) et qu'une femme nous interroge en nous demandant qui nous sommes et ce que nous faisons en Maramures après 32 ans de présence confirme notre sentiment d'absence totale ou parcellaire de communication . Sans parler de l'humiliation ...!

Déplacement Urgent (28.02/01.03.2023)

Le lundi 20 mars dans l'après-midi, je reçois un appel téléphonique d'un grand laboratoire se trouvant dans le Bas-Rhin. Mon interlocutrice qui connaît très bien notre association et qui nous est fidèle depuis de nombreuses années, me signale qu'une quantité assez importante de matériel divers de protection urinaire pour adulte nous est destiné. Seulement, il y a URGENCE pour récupérer ce don avant destruction._

Je fixe les dates de ce déplacement qui seront le mardi 28 février et chargement le mercredi 1er mars très tôt le matin.

Nous sommes présents (60 km au nord de Lyon) à ce rendez-vous matinal et nous constatons l'importance du " cadeau ". Uns seule question me vient à l'esprit :"Allons-nous pouvoir tout charger?:"

 

En effet 6 palettes arrivent par "Fenwick", alors nous nous mettons au travail et un rangement au cordeau, méticuleux et au millimètre s'engage.

Après un combat acharné d' 1h30 avec les nombreux cartons, nous terminons le chargement complet. Tout est en place.

Nous repartons vers le Morbihan. Ce déplacement de 1 700 km a été effectué en 48 heures. Nous pourrons ainsi continuer à aider les adultes handicapés du Maramures.