lundi 11 octobre 2021
ACTION HUMANITAIRE DU 14 AOUT AU 09 SEPT. 2021.
Par loic thétio, lundi 11 octobre 2021 à 17:37 :: ACTION HUMANITAIRE DU 14 AOÛT AU 9 SEPT. 2021
Depuis octobre 2019 nous ne sommes pas allés en Roumanie et c'est avec appréhension que nous nous lançons vers cette nouvelle aventure. En effet nous avons 5 pays européens à franchir et avec la pandémie qui menace toujours ils sont restés souverains en ce qui concerne les règles sanitaires, alors on va bien voir .
Le samedi 14 août, très tôt, je lance le moteur de notre véhicule qui a lui aussi subi une léthargie forcée. Il ronronne correctement. Notre chargement est maximal, tant les demandes, par mails ou par téléphone de nos protégés sont fortes. Nous sommes très attendus.
Nous traversons notre pays et entrons en Allemagne. Le passage est dégagé et pas l'ombre d'un "chasseur" de QRCode...
Le dimanche 15, les autoroutes germaniques ne sont pas encombrées. Le trafic est quasi nul. Du moins il n'y a pas de poids lourds. Tous les routiers, de toutes nationalités sont stationnés sur les aires . En milieu d'après-midi nous arrivons à proximité du Danube, que nous allons longer. Belle récompense. Mais avant cela , au ralenti j'aperçois une baraque sur laquelle est inscrit "Polizei" ce qui nous indique que nous allons changer de pays. Un panneau "Stop" invite les automobilistes à s'arrêter. Je suis seul. Ma vitesse est au ralenti. J'approche doucement et aucun fonctionnaire ne se manifeste, alors je redémarre et nous voici en Autriche. Le pays de Mozart sera également vite franchi. En début de soirée, je commence réellement à me poser que questions car la Hongrie approche. Nous avons entendu tant de choses plus inquiétantes les unes que les autres concernant le transit. Voici la frontière... déserte ! Nous l'a sautons allégrement et sommes surtout très surpris de ne subir aucun contrôle. En revanche, dans le sens inverse, je vois que toutes les voies de circulation sont garnies de véhicules en tous genres. Il y a un énorme bouchon sur presque 10 kilomètres. La galère. Je me promets de ne pas franchir cet endroit au retour.
Lundi 16, le trafic a repris ses droits et beaucoup de véhicules roulent en direction de Budapest. Cette capitale est difficile à traverser, car de nombreux chantiers sont en cours sur notre chemin. Il y a aussi beaucoup trop de circulation. Enfin il faut dire que les automobilistes conduisent comme des véritables cinglés. Ne respectant rien du tout et à vitesse très impressionnante.. Une heure plus tard, nous avons quitté cet enfer . Sur l'autoroute qui nous mène vers l'Ukraine, nous retrouvons un peu de sérénité et de sécurité. En effet plus nous roulons et le flot de voitures se raréfie. C'est très bien ainsi.
En fin d'après-midi nous voilà arrêtés à Petea, la frontière roumaine. Il nous faudra patienter une demi-heure pour affronter notre premier contrôle QRCode. En revanche aucune visualisation du chargement.Tout est en ordre. En route. Nous coupons le moteur à Copalnic Manastur vers 17h30, pour un repos bien mérité.
Mardi 17, nous commençons notre action humanitaire réellement. Le rendez-vous est fixé à 13h00 à Baia Sprie.Avec l'épidémie cet établissement est complètement clos. Il faut donc attendre qu'une employée nous voit. Puis qu'elle fasse ouvrir le lourd portail. Nous stationnons le fourgon dans la cour de la "Maison des Personnes Âgées" et délivrons de nombreux matériels orthopédiques et des concentrateurs d'oxygène, qui manque cruellement, avec du consommable respiratoire.
En raison des précautions sanitaires, je n'ai pas pu visiter les locaux. Le directeur m'a confirmé que les lieux avaient été repeints grâce à notre peinture offerte en septembre 2019.
Mercredi 18, nous sommes attendus à la mairie de Sisesti. Nous avions signalé au maire que notre souhait était de procéder à une distribution à l'extérieur, avec le protocole sanitaire respecté.
Il y a toujours énormément de monde à nous attendre. La responsable du service social est à son bureau dans la cour. Cette situation l'amuse et l'ambiance est agréable.
Nous commençons par donner les couches et les chaises percées :
Puis les fauteuils roulants :
Et enfin le différents consommables pour les diabétiques (vraisemblablement la dernière donation) :
Cette situation est trop triste et je ne veux pas m'attarder dessus....
Jeudi 19, nous nous enfonçons dans la montagne avant d'atteindre la commune de Grosii Tiblesului, qui est vraiment isolée. Les matériels orthopédiques divers, les couches et le nécessaire de contrôle pour les diabétiques sont rapidement mis en sécurité à l'intérieur de la Maison des personnes âgées. Des chaussettes de contentions sont également confiées.
Vendredi 20, l'ultime déchargement du fourgon qui se déleste des matériels orthopédiques,
de 380 kg peinture,
des couches pour adultes,
et du lourd matériel dentaire.
C'est le 10ème cabinet dentaire apporté dans un dispensaire en Roumanie et qui sera utilisé par une jeune dentiste sous le contrôle du couple, dentistes aussi, qui part en retraite.
1 concentrateur d'oxygène est également offert à ce centre de soins de Copalnic Manastur.
A NOTER que 2 300 masques en tissu lavable ont été distribués dans les 3 mairies.
Des implants mammaires amovibles ont été donnés à une personne de Sisesti ayant subi une mastectomie totale.
Samedi et dimanche repos. Lundi 23 le fourgon est au garage car il a besoin de quelques soins .... aussi !
Mardi 24, nous nous dirigeons vers Târgu Lâpus dans le but de récupérer le livre qui a été édité. Surprise et interrogation. L'éditeur nous reçoit dans son bureau, pendant qu'un employé va chercher la surprise. Fébrilité et grande joie en l'attendant.
Le livre est superbe et correspond surtout à ce que je ne m'attendais pas. Il est très réussi. Nous sommes très satisfaits.
L'éditeur nous indique qu'il conserve deux exemplaires . Il précise que ce type d'ouvrage est du luxe et qu'il n'en fera sans doute plus et surtout que personne ne lui en commandera ...!
Depuis 30 ans (juillet 1991/2021) nous apportons aide et assistance aux nombreuses personnes handicapées, abandonnées à leur triste sort dans la région du Maramures (Nord de la Roumanie).
Pour célébrer nos 30 années de fidélité, j’ai écrit ce livre “Le Roumain de l’Atlantique” qui montre encore et toujours et ce d’une façon indéfectible, nos implications caritatives.
Cet ouvrage, préfacé par l’ambassadeur de Roumanie en France, donnera aux lecteurs l’occasion de découvrir un aspect plus compréhensif et souvent méconnu du caritatif.
Le texte invite à tourner les pages et découvrir les photos ainsi nous accompagner sur notre chemin difficile de l’HUMANITAIRE.
Mercredi 25, je m'arrête à la polyclinique de Baia Sprie. Depuis sa réouverture c'est la 3ème direction qui est aux "affaires". Le terme ne semble pas trop fort...! Je me dirige vers l'accueil et la dame qui me reçoit est précisément celle qui se permet de refuser les dons. Je lui confie le fond de ma pensée. Je lui fait remarquer que si elle est derrière ce comptoir c'est en grande partie grâce à moi. Que l' attitude des managers est complètement hors norme. Que tout ce que j'apporte n'est pas pour faire plaisir à qui que ce soit mais pour soigner les malades. En colère je quitte les lieux. Elle n'a pas eu le temps de placer un mot..! Ci-dessous les dons refusés :
Jeudi 26 nous sommes attendus pour une réunion à la mairie de Sisesti, le maire et le conseil local se tiennent debout devant le bâtiment des pompiers.
Je trouve l'endroit insolite et particulier. Le maire m'invite à regarder vers le haut de la construction et voilà ce que je découvre :
Je comprends pourquoi tout ce monde attendait dehors, c'était tout simplement pour l'inauguration du lieu.
Après ce moment inattendu, nous allons visiter le nouveau bâtiment qui a été construit et qui devrait abriter le futur hôpital de campagne pour lequel nous serons sollicités en vue de l'équiper.
Vendredi 27 et lundi 30 serons consacrés aux visites des particuliers (diabétiques et ulcéreux) à qui nous remettrons des sets de pansements absorbants et appareils pour mesurer leur glycémie. Sur le chemin du retour de la région de Satu Mare (voisine avec le Maramures) nous roulons sur une route de campagne. Au loin j'aperçois un camion de pompiers à l'arrêt sur le côté droit et des hommes s'affairent autour. Je me rapproche et je constate avec joie, que c'est un engin que nous avons offert à la mairie de Farcasa en novembre 2008 et qu'il est encore en parfait état. J'arrête le fourgon et je me dirige vers les 2 hommes. Ceux-ci sont étonnés , je leur explique la raison de ma satisfaction. Je posséde dans le fourgon le livre " Roumain de l'Atlantique" et je leur montre leur véhicule en photo. Ils ont ri de plus belle. Cet instant a vraiment une très belle surprise...!
Mardi 31 départ de Roumanie. Il fait beau. Très peu de circulation sur la route. Nous arrivons à la frontière roumano-hongroise et sommes confrontés à des files de voitures, toutes à l'arrêt. Nous allons attendre 2 très longues heures, pensant à un contrôle sanitaire. Hélas il n'en est rien, c'est seulement un contrôle d'identité banal, idiot comme savent les exécuter des fonctionnaires zélés... Je possède la nouvelle carte d'identité nationale française qui ne semble pas encore être connue. Le "contrôleur" me regarde d'une façon bizarre et surtout semble penser que ma C.N.I. est un faux. Je me fâche un peu pour lui expliquer qu'il n'en est rien et que l'administration roumaine devrait quand même être informée par cette nouveauté et faire redescendre l'information... peut-être un jour...? Bref nous perdons énormément de temps. De plus qu'il y a des travaux sur l'autoroute hongroise, à 60 kilomètres de Budapest : temps perdu 1 heure. Que la capitale magyar est très embouteillée par des chantiers divers, des chauffards qui ne respectent rien. Bref la galère. Il nous reste désormais la frontière autrichienne à franchir. Comme je l'expliquais en début de ce compte-rendu, je choisis de quitter l'autoroute à proximité de Hegyeshalom . Nous roulons sur une petite route nationale, en fait c'était celle utilisée avant la construction de l'autoroute. Nous sommes encore à l'arrêt, pour une demi-heure cette fois et le contrôle s'effectue assez rapidement. Il est plus de vingt heures et nous devons absolument trouver un hôtel pour la nuit. Il n'y aura plus de problèmes de circulation, ni de contrôles divers les jours suivants. Les pays seront traversés normalement. Fort Bloqué nous recevra sans soucis, mais le retour a quand même été très pénible... et c'est peu de l'écrire !